Cette conférence dresse un état de l’art sur cet évènement singulier qui a affecté l’ensemble de laMéditerranée, il y a 5.9 millions d’années et qui s’est brusquement interrompu à 5.32 Ma, c’est-à-dire à la base du Pliocène.
Cet évènement géologiquement très bref (de 600Ky) s’est traduit par :
1 : une chute du niveau de base en deux temps avec d’abord développement de bassins dit marginaux
2 : un effondrement majeur du plan d’eau méditerranéen au niveau des plaines abyssales ( -1500m à minima)
3 : le dépôt au fond du bassin de séries évaporitiques incluant de grandes quantités de sel à l’origine d’une tectonique salifère très active.
4 : le surcreusement systématique onshore de tous les réseaux fluviatiles péri méditerranéen (canyons messiniens), notamment celui des grands fleuves tel le Nil, le Rhône mais aussi le Danube, la Volga, le Dnier et le Dniesr dans la mesure ou la crise a aussi affectée la Mer Noire et la Mer Caspienne.
5 : une remise en eau du bassin quasi instantanée par rupture de Gibraltar, de mieux en mieux
documentée, qui transforme toutes les paléovallées en système de rias (flords) pénétrant loin le continent.
7 : le développement, suite à cette remise en eau brutale, de systèmes sédimentaires particuliers dès la base du Pliocène que l’on appel des Gilbert deltas avec des foresets gigantesques pouvant atteindre 1000m et qui comblent très rapidement ces rias et que l’on retrouve sur presque sur tout le pourtour méditerranéen du moins chaque fois qu’il existe un arrière-pays montagneux.
8 : l’existence de différentes surfaces stratigraphiques pré et post crises remarquablement datées et qui servent de références stratigraphiques et altimétriques pour toutes les reconstitutions géodynamiques depuis 5.9Ma
9 : des changements majeurs des conditions PVT en subsurface (décharge du plan d’eau, ajustement isostatique surcharges induites par les évaporites) ayant de fort impacts sur les systèmes pétroliers.